Intervention de Adrien Quatennens

Réunion du mercredi 23 mai 2018 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

Je vous remercie. Merci également aux organisations syndicales, qui nous font le plaisir d'être présentes, pour leurs exposés.

Le projet de loi transforme les missions des conseillers de Pôle emploi en leur assignant un rôle de contrôle accru et de sanction des demandeurs d'emploi. Ces nouvelles missions seront remplies au détriment des missions de conseil et d'accompagnement, puisque le Gouvernement a affirmé notamment que cette réorganisation se ferait sans embauches supplémentaires. Nous avons d'ailleurs appris par voie de presse que la suppression de 4 000 postes était envisagée à Pôle emploi. Ce serait un coup fatal porté à l'agence nationale qui devait initialement assurer les missions de service public de la recherche d'emploi et qui devait de fait être autre chose qu'une simple agence de police de l'indemnisation des demandeurs d'emploi, ce qu'elle risque de devenir avec ce projet de loi.

Ce texte devait être celui qui permettrait de choisir son avenir professionnel alors qu'il stigmatise les personnes privées d'emploi. Il passe à côté des enjeux fondamentaux notamment, je le disais hier aux organisations patronales, de l'enjeu principal que nous connaissons tous, le chômage de masse, au travers du vrai problème qui est celui de la pénurie d'emplois. D'ailleurs, beaucoup de celles et ceux que nous avons auditionnés sur ce projet nous ont expliqué qu'on pouvait faire toutes sortes de choses très intéressantes pour la formation mais que si l'on ne créait pas d'activité pérenne dans notre pays, le problème ne serait pas réglé.

Une nouvelle fois, le Gouvernement affiche une intention louable : permettre à tous de choisir son avenir professionnel. Mais il apporte des réponses en complet décalage qui produiront des effets inverses. Il a beau jeu d'évoquer la concertation menée avec les partenaires sociaux, mais les principales annonces avaient été faites avant le début des discussions et seules les revendications patronales ont été prises en compte. Nous le vérifions hélas constamment : chaque fois que les représentants syndicaux sont reçus par un membre du Gouvernement, ils ressortent frustrés, déçus. D'ailleurs, l'un des représentants d'un syndicat de cadres disait que les partenaires sociaux sont cordialement reçus, longuement écoutés mais rarement entendus. Manifestement, le Gouvernement n'a pas rompu avec la mauvaise habitude prise au moment des ordonnances qui cassaient le code du travail. Que pensez-vous de cette méthode de concertation du Gouvernement.

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