Intervention de Maxime Dumont

Réunion du mercredi 23 mai 2018 à 9h30
Commission des affaires sociales

Maxime Dumont, représentant de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) :

Vous nous avez demandé ce que nous pensions de la méthode du Gouvernement. Sans jeu de mot, j'allais dire que c'est une méthode à marche forcée qui a parfois été cassante. Lorsqu'on a moins de temps pour travailler sur un ANI, il y a des moments où des décisions sont prises ailleurs, ce qui vient perturber le dialogue social.

S'agissant des sanctions prévues en l'absence d'entretien professionnel, on sait qu'un nombre très important d'entreprises n'ont pas organisé ces entretiens. Il ne faudrait pas envoyer aux entreprises le message qu'on rase gratis et qu'à partir du moment où les entretiens professionnels ne sont pas faits dans les deux prochaines années, on les oublie et on remet les compteurs à zéro.

En ce qui concerne l'accompagnement et les CPF, nous avions dit dans l'ANI, qui reprenait l'ensemble des décisions, que nous refusions les appels d'offre. Nous avions en effet peur que ces derniers ouvrent la boîte de Pandore et qu'on se retrouve sur le marché avec des personnes faisant du moins-disant social. De plus, nous sommes face à cinq opérateurs que nous connaissons et lorsque les appels d'offre seront lancés, ils ne concerneront ni Pôle Emploi, ni les missions locales et les permanences d'accueil, d'information et d'orientation (PAIO), ni Cap Emploi qui est chargé d'un public très spécifique ni l'APEC qui ne concerne que les cadres. Il ne restera donc plus que les FONGECIF. Quand on veut tuer son chien, on dit qu'il a la rage. En l'occurrence, ce sont les FONGECIF que l'on vise, malgré tout ce que nous pouvons dire de bien de leurs compétences.

Pour rendre le CPF de transition professionnelle plus opérant et faire en sorte que ses bénéficiaires aient une formation longue correspondant à peu près à ce qu'était le CIF, il faudrait y intégrer le bilan de compétences. Faire une formation professionnelle doit être un acte réfléchi. Cela ne se fait pas en trois clics.

Eu égard à l'apprentissage, la CFTC a d'entrée de jeu défendu son idée de Campus des métiers. Nous avions même fait une proposition qui n'a malheureusement pas été reprise : la défiscalisation de ce que nous appelons les entreprises citoyennes – celles qui accepteraient de s'installer sur ces campus des métiers. Elles feraient ainsi acte de citoyenneté car elles prendraient beaucoup plus d'apprentis. On aurait pu créer pour elles un statut sur le modèle des zones franches.

Enfin, mes collègues ont déjà expliqué la différence entre les deux CPF. Dans l'ANI, nous sommes passés de trois à deux niveaux, ce qui n'est pas neutre.

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