Vous avez évoqué le renforcement de la coopération en matière de migration et de sécurité, grâce aux fichiers, notamment pour lutter contre les multi-identités. Dans ce domaine, que fait-on en ce qui concerne les citoyens européens ? J'ai personnellement une identité pour l'état civil français, une autre pour l'état civil portugais et une troisième pour l'état civil espagnol, avec trois noms de famille différents. Les fichiers biométriques et photographiques des logiciels utilisés en Europe ne sont pas liés. Je ne pense pas être fiché au titre du risque terroriste et je ne suis pas en situation d'immigration, mais il y a quand même des questions à se poser. Comment ferons-nous demain pour suivre les ressortissants européens entrant et sortant de l'espace Schengen ? Par ailleurs, quand l'agence Frontex disposera-t-elle d'une vraie force, d'au moins 5 000 agents, lui permettant d'effectuer correctement le travail sur le territoire européen à la place des garde-côtes et des gardes-frontières nationaux ? Quand discutera-t-on aussi de la création d'une police européenne ? Cela faisait partie des projets des Pères fondateurs de l'Union européenne, mais ce sujet a été complètement oublié car les pouvoirs régaliens sont entre les mains des États membres et des nations. Quand commencera-t-on à poser les jalons d'une police européenne ?