Au moment où nous débattons d'une grande loi de moralisation de la vie politique, je voudrais souligner à quel point les mots prononcés ici sur l'insincérité du budget sont forts. Les explications de MM. Sapin et Eckert étaient malheureusement très décalées par rapport à la réalité budgétaire.
Le mot « insincérité » est grave, et il doit entraîner des mesures. Insuffisances de financement, surestimations de recettes : on ne peut pas continuer ainsi ! Pour 2018, nous cherchons déjà 13 milliards d'euros ! Où seront-ils pris ? Les mêmes causes produisant les mêmes effets, la commission doit avoir l'assurance que le prochain budget sera sincère.
Par ailleurs, l'État s'était engagé à réaliser des économies pour 21 milliards d'euros : elles se sont élevées à 3 milliards. En revanche, les collectivités territoriales se sont vu demander 11 milliards d'économies, et elles en ont réalisé 11 milliards. L'État n'a pas respecté sa parole. Des conséquences ont-elles été tirées de ce dérapage ? Quels messages avez-vous fait passer au Gouvernement pour que l'on ne retombe pas dans les mêmes ornières ?
En ce qui concerne les dépenses de défense, nous aurons tout vécu ! On nous avait inventé une société de participations, qui a ensuite été remise dans les cartons ; nous avons vu un surgel des crédits de 2,7 milliards, puis l'annonce d'une annulation de 850 millions, avec les conséquences que l'on sait – la démission du chef d'état-major des armées. Trois jours plus tard, la ministre des armées explique que l'on dégèle 1,2 milliard ! Il serait inimaginable que nous fonctionnions d'une telle façon dans nos petites collectivités locales, et nos compatriotes n'y comprennent plus rien.
Daniel Labaronne a justement rappelé la question des ICHN, et c'est demain que la France doit dire à Bruxelles si elle fait passer 850 millions d'euros du premier pilier de la PAC vers le second ! Vous imaginez les conséquences que ces mesures peuvent avoir.
Enfin, s'agissant des aides au logement, avez-vous mené des travaux prospectifs ? La politique du logement, c'est 40 milliards d'euros. Ne serait-il pas judicieux de réformer ces aides pour qu'elles soient plus efficaces, au lieu de donner des coups de rabot aveugles, dont on voit les conséquences dramatiques sur le terrain ?