Vous considérez à juste titre que, même si l'on s'en écarte, la programmation pluriannuelle est une bonne chose car elle sert d'outil de gestion et de clarification. Vous admettrez cependant qu'elle peut aussi être un instrument d'entourloupe. J'en veux pour preuve la loi de programmation militaire (LPM), qui affecte aux OPEX des budgets notoirement irréalistes. Parce que cela arrange le Gouvernement, la charge des OPEX est chaque année sous-estimée en loi de finances initiale, étant tacitement admis que l'argent manquant sera récupéré là où l'on peut, c'est-à-dire un peu partout. Or, cette année, le Gouvernement a mis fin à cette entourloupe en décidant que ce serait à la défense seule d'assumer ce surcoût. Ce faisant, il commet néanmoins un abus de confiance vis-à-vis des militaires, ce qui explique en grande partie la crise de ces dernières semaines : en effet, ce n'est pas dans ces termes que le contrat politique avait été passé.
En avez-vous réellement terminé avec cette sous-budgétisation systématique des OPEX, qui représentent une charge de plus en plus lourde compte tenu des engagements politiques de la France ? Il y a là un biais structurel qu'il faut corriger.