Intervention de Emmanuelle Ménard

Réunion du mercredi 26 juillet 2017 à 16h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

Députée de la sixième circonscription de l'Hérault, j'aborderai un sujet qui ne l'a pas encore été aujourd'hui : la viticulture. Dans mon Midi, nos viticulteurs ne sont pas inquiets mais à bout. Ils ne sont pas contre l'Europe, mais ils voudraient une vraie Europe. Imaginez leur colère : alors qu'ils sont en concurrence directe avec nos voisins espagnols, ils ont des coûts de revient sans commune mesure. La main-d'oeuvre est plus chère, les charges salariales et patronales sont plus élevées et ils se voient interdits d'utiliser certains produits phytosanitaires autorisés de l'autre côté des Pyrénées. Si ce n'est pas de la concurrence déloyale, dites-moi comment l'appeler... ?

Mais ce n'est pas tout. Si vous avez la curiosité d'aller faire vos courses dans un supermarché, qu'allez-vous découvrir ? Que dans le même rayon, jamais le consommateur ne pourra faire la différence entre un bag in box (BIB) de vin français et un BIB de vin espagnol, à moins qu'il ne retourne le BIB en question et cherche à la loupe le made in Spain qui sera inscrit en tout petits caractères. Et vous voulez que nos vignerons ne soient pas en colère ! Et vous voulez aussi leur envoyer la police lorsqu'ils font des opérations coups de poing !

L'Europe devrait d'abord servir à cela : que chacun soit traité à égalité, qu'on ne prenne pas le consommateur pour un imbécile et qu'on paie à temps les aides européennes. J'ai entendu votre réponse dans l'hémicycle et à nouveau ici tout à l'heure à propos du paiement des aides, mais dans l'Hérault les aides de 2015 n'ont toujours pas été versées.

Aujourd'hui, chez moi, les caves sont parfois pleines de la récolte passée, une récolte qui n'a toujours pas été vendue. Et quand, l'année dernière, le vin de mon Languedoc était acheté à 85 ou 90 euros l'hectolitre, le vin espagnol était proposé à 65 ou 70 euros, parfois même à 45 euros, c'est-à-dire à moitié prix ! Et je ne vous parle pas de la question de l'irrigation dans mon département : seuls 20 000 hectares, toutes cultures confondues, sont irrigués sur 120 000 hectares cultivables. Monsieur le ministre, que comptez-vous faire concrètement ?

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