Par cette demande de rapport, afin de lutter efficacement contre les fausses informations, nous proposons que le Gouvernement réalise une étude permettant d'analyser l'impact du rabotage budgétaire sur la dégradation de la qualité de l'information et des services de l'Agence France Presse.
En effet, le travail de l'Agence France Presse est de plus en plus handicapé par une logique marchande qui pousse depuis plusieurs années à réduire les financements publics qu'elle perçoit au titre de ses missions de collecte, de vérification et de diffusion de l'information. Pour garantir son indépendance, la loi exige qu'elle équilibre son budget, après amortissement comptable des investissements, l'AFP ayant de plus accès aux marchés financiers pour emprunter. Or, nous considérons que ce mode de financement est au contraire plus enclin à détériorer les garanties d'indépendance que peut offrir un média.
En juin 2017, le SNJ-CGT a ainsi fait savoir que l'AFP aurait pu révéler « l'affaire Ferrand » – prise illégale d'intérêt – avant que Le Canard enchaîné le fasse, mais s'en est abstenue. Ce type de révélation, couplé à un mode de financement qui amène l'AFP à emprunter sur les marchés financiers, est de nature à éroder le lien de confiance que les lecteurs peuvent avoir avec l'Agence et, par voie de conséquence, avec les médias qui reprennent les informations qu'elle diffuse.