Quelle différence entre la vente d'un Airbus A380 à la compagnie Emirates et le développement des petites lignes de train dans les zones enclavées de la France ? Quelle différence entre la publicité pour un Kinder Bueno et les soins prodigués à une personne âgée par une auxiliaire de vie à domicile ? Quelle différence entre le développement d'un nouveau produit de manucure par un ingénieur et l'enseignement du français à des réfugiés ? D'un côté, nous avons des activités lucratives mais dont l'utilité sociale est limitée ; de l'autre, nous avons des activités peu lucratives mais pourtant vitales pour notre société.
L'idéologie libérale prétend que l'économie alloue les ressources de manière naturellement juste ; nous ne partageons pas cette philosophie. De nombreuses activités, pourtant d'utilité sociale, ne sont pas valorisées monétairement. Les conseils en évolution professionnelle ne sauraient être fonction de la seule rentabilité des formations. Nous proposons que le conseil en évolution professionnelle prenne en compte les besoins économiques et sociaux du pays et non exclusivement les besoins économiques. Une fois encore, il nous semble important de rappeler que le travail n'est pas exclusivement voué à la satisfaction des besoins de l'économie capitaliste : il répond aussi, en France, à des besoins en matière de services publics, de santé, de solidarité, de préservation de l'environnement. Dans un souci de pragmatisme, précisons donc que le conseil en évolution professionnelle doit se faire « en lien avec les besoins économiques et sociaux ».