Dans le cadre de l'apprentissage, les individus entrent en contact avec le travail à un âge où se forme l'esprit critique et où ils s'éveillent à la citoyenneté. La démocratie ne s'arrête pas aux portes de l'entreprise, qui nécessite l'implication morale et politique du travailleur. Celui-ci peut ainsi siéger dans une instance représentative du personnel, devenir représentant syndical, lanceur d'alerte ou être tout simplement un collègue à l'écoute. Il nous semble donc essentiel que la formation des apprentis inclue l'acquisition de savoir-faire et de connaissances permettant un rapport sain et informé au monde du travail. Cela peut passer par la connaissance du droit du travail, de l'histoire sociale, des équilibres microéconomiques et macroéconomiques, de la santé au travail et d'éléments de sociologie et de psychologie sociale.
Le lien de subordination n'implique pas l'absence d'esprit critique du travailleur ; il doit pouvoir être remis en question par des esprits libres quand le contexte l'exige. Il s'agit de faire en sorte que les entreprises ne deviennent pas des lieux de sujétion.