Intervention de Jean-Paul Lecoq

Réunion du mardi 11 juillet 2017 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Lecoq :

La dernière fois que j'ai eu à connaître un ministre qui passait du ministère de la défense à celui des affaires étrangères, je l'ai vu vivre ses derniers instants dans cette même salle à la suite d'une intervention de ma part au sujet de la Tunisie…

Cela étant, votre expérience en la matière peut avoir du bon pour mesurer que la guerre, comme le disait Prévert, est une connerie et qu'il faut tout faire pour l'éviter. C'est votre job, pour utiliser à mon tour un anglicisme. La diplomatie est en effet la première façon d'éviter les guerres. Par ailleurs, l'efficacité de la diplomatie repose sur la fixation de règles applicables à tous. J'ai apprécié que votre propos se termine par des références aux résolutions des Nations Unies. Encore faudrait-il qu'elles ne soient pas à géométrie variable et que les résolutions des Nations Unies s'appliquent partout, en toutes circonstances et en tous lieux, aussi bien en Israël que sur vos cartes, où la frontière marocaine devrait être matérialisée par un trait plein et non un trait pointillé… C'est ainsi que notre diplomatie peut garder ses lettres de noblesse et que notre ministre des affaires étrangères sera respecté par le reste du monde. Car c'est la grandeur de la diplomatie française qu'il vous faut essayer de retrouver.

Comme vous l'avez indiqué dans votre propos, il y a effectivement beaucoup de choses à dire sur la Libye. La France devrait commencer par demander pardon au peuple libyen pour son attitude, pour son choix de faire la guerre. J'étais dans cette salle avec votre prédécesseur, M. Bernard Kouchner, quand nous avons décidé d'intervenir en Lybie. Les conditions de l'intervention restent encore aujourd'hui assez floues, mais l'histoire tranchera… Cette crise et ses conséquences devraient au moins servir de leçon, afin que l'on mesure mieux toutes les conséquences de telles décisions. J'ai souvenir de ces milliers de personnes que l'on devait sauver, là où aujourd'hui, Daech est installé…

Je souhaite, monsieur le ministre, que vous continuiez à être aussi clair et transparent qu'aujourd'hui. J'ai beaucoup apprécié votre propos, très précis. Je souhaite également que vous osiez avoir le courage de dire ce qui doit être dit aux pays concernés. Ainsi, s'agissant du Qatar, je suis intervenu dans cette salle il y a déjà cinq ou six ans. Déjà, à l'époque, au vu des informations dont nous disposions à l'époque, nous avions été alertés sur un possible financement du terrorisme par ce pays. Que s'est-il passé durant ces années ? Quel a été le rôle de la diplomatie française alors que nous sommes aujourd'hui en situation de pré-crise, et qui pourrait déboucher sur une réelle crise… ?

J'en viens à la question que je voulais vous poser au nom de la Gauche démocrate et républicaine : que comptez-vous faire pour que l'aide française publique au développement soit efficace en Afrique, afin que les Africains puissent enfin décider de leur avenir, et pas uniquement de leur défense ?

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