Lorsque je suis allée au Tchad, le président Idriss Déby et un grand nombre de nos militaires haut gradés m'ont semblé exprimer des critiques très vives à l'égard du gouvernement malien. Ils allaient même jusqu'à l'accuser de n'avoir respecté aucun de ses engagements, aucune de ses obligations, et jusqu'à évoquer un recul de nos positions et une remontée en puissance des groupes armés terroristes. Pouvez-vous nous donner quelques éléments sur ce sujet ?
Pour ne rien vous cacher, monsieur le ministre, je suis un peu étonnée de la manière dont vous avez répondu à nos collègues quant aux accusations de financement du terrorisme par le Qatar. Après tout, si l'Arabie saoudite, le Bahreïn, l'Égypte et les Émirats arabes unis accusent le Qatar de soutenir le terrorisme, c'est qu'ils doivent avoir quelques éléments à leur disposition. Peut-être faut-il les leur demander pour pouvoir se faire une opinion plus précise ? On sait que l'argent est le nerf de la guerre. Depuis des années, on parle de ces sources de financement qui arrivent vers Daech et permettent à l'organisation d'acheter des armes. A-t-on avancé dans la connaissance de ces sources de financement ? En sait-on un peu plus ou sommes-nous dans le flou le plus total ? Des actions internationales ont-elles été engagées pour tenter de couper ces flux financiers ? Si rien n'est fait en ce sens, verrons-nous un jour la fin de la guerre que nous sommes censés mener contre Daech ?