Je crois que vous souteniez M. Morsi à l'époque, et je ne peux pas vous dire que vous faites partie de la mouvance terroriste. Il faut savoir raison garder et agir sur la base d'informations solides.. C'est l'intérêt du pays et de la lutte contre le terrorisme.
Madame Le Pen, vous faites état de critiques du président Déby à l'égard du gouvernement malien. Je n'assistais pas à votre entretien mais je vois assez fréquemment le président Déby. Nous avons une exigence à l'égard des autorités maliennes : elles doivent appliquer les accords d'Alger, signés il y a deux ans, qui impliquent un processus de décentralisation et un mode de gouvernance pour le nord du Mali. Les autorités intérimaires, prévues par les accords d'Alger, tardent à se mettre en place.
Monsieur Son-Forget, vous avez aussi évoqué ces accords qui forment un tout. Ils sont soumis à des préalables : démobilisation, désarmement, réintégration. Il existe parfois une grande porosité entre les groupes armés signataires des accords et les groupes réputés terroristes. L'application des accords d'Alger signifie que les groupes signataires doivent s'intégrer dans un dispositif militaire global de l'armée malienne. Le processus doit se faire en plusieurs étapes, en commençant par la création de patrouilles mixtes comme celles qui ont déjà été créées à Gao.
Les progrès sont trop lents. Il faut beaucoup de volonté politique pour appliquer ces accords qui comportent aussi un volet sur le développement du nord du pays et qui pourraient régler nombre de problèmes. À chaque occasion, nous rappelons aux autorités maliennes cette nécessité – dont ils sont maintenant conscients – de les mettre en oeuvre. Tous les partenaires du Mali, y compris le représentant des Nations unies à Bamako, leur tiennent le même discours. Tant que ces accords ne seront pas appliqués, il sera difficile d'envisager un retour à la sérénité dans ce pays.
Monsieur Julien-Laferrière, vous m'avez interrogé sur la TTF et l'aide au développement. La TTF, mode innovant et très utile du financement du développement, n'est pas remise en cause ; elle va produire 800 millions d'euros en 2017 et son taux va passer de 0,2 % à 0,3 %.
Monsieur Teissier et Monsieur Maire ont abordé la question du développement. Je souhaite que l'Alliance pour le Sahel soit un peu un laboratoire fonctionnant en circuit court : entre le moment où le projet est déclaré éligible et sa mise en oeuvre, il ne doit pas s'écouler plus de six mois. Il y va de la lisibilité du projet et de sa consistance. Comme vous le soulignez, monsieur Teissier, cela suppose aussi la lisibilité permanente des circuits de financements et leur bon aboutissement. Quel que soit le pays, nous devons être vigilants sur ce point.
S'agissant des mafias, je vous ai répondu qu'il fallait un Etat qui exerce son autorité en Libye pour pouvoir engager un processus de sécurisation des frontières.