Nous comprenons l'émotion que peut provoquer chez les auditeurs l'évolution ou a fortiori la disparition d'un programme, mais c'est aussi de la responsabilité d'un directeur de faire évoluer son antenne de façon qu'elle corresponde mieux à ce qu'attendent les auditeurs et réponde concrètement aux obligations de service public. Je rends hommage à la directrice de France Inter, Laurence Bloch, qui répond aux auditeurs qui la questionnent sur ces dossiers et a eu le courage de faire évoluer ses programmes. Mais ce n'est pas parce qu'une émission disparaît que la thématique qu'elle traitait disparaît ; ce serait dramatique et en contradiction avec nos principes, surtout lorsque cette émission touche des questions sensibles et concrètes de la France de 2017.
Périphéries s'arrêtent mais la voix de la banlieue, des quartiers qui souffrent ne va pas s'éteindre sur l'antenne de France Inter ni sur les autres antennes de Radio France, au contraire. Les émissions de reportage, où l'on entend les citoyens, les personnes en difficulté, celles qui font avancer les territoires, demeurent. Je pense à Comme un bruit qui court, diffusée le samedi après-midi sur France Inter. Je pense aussi au magazine Interception, qui certes n'est pas intégralement et chaque semaine consacré à ces questions mais qui diffuse des reportages longs où cette voix continue d'être portée. Les antennes de Radio France ne sont pas en retrait sur ces questions.
Radio France compte 400 journalistes ailleurs qu'à Paris. Ces journalistes travaillent et portent le micro aussi en banlieue. Les gens de banlieue sont entendus sur les antennes de France Inter, de France Bleu, de France Info tous les jours, parfois dans des reportages longs. Notre implantation territoriale est très importante. De même, Mouv' est une radio écoutée dans des territoires où l'on écoute sans doute moins France Inter et France Culture, et c'est aussi pour cela que Radio France a gagné plus d'un million d'auditeurs en trois ans.
Laurence Bloch est à l'écoute de l'émotion qu'a suscitée la suppression de Périphéries mais sachez que les territoires que l'on entend moins sur d'autres antennes continueront de s'exprimer, et parfois de crier, sur les antennes de Radio France.