Vous avez raison, monsieur le ministre, le ton ne fait rien à l'affaire. Je voudrais néanmoins revenir sur les propos que vous m'avez prêtés concernant la justice et qui ne sont pas les miens. Je me doute bien qu'elle fait ce qu'elle peut, que les tribunaux sont engorgés, tout ce que vous voulez, mais on peut quand même espérer qu'elle fasse ce pour quoi elle est faite ! Vous me permettrez de rappeler quelques chiffres : pas plus de cent marchands de sommeil condamnés pour 3 000 arrêtés d'insalubrité prononcés en 2016. Ce n'est certes pas de votre fait, monsieur le ministre : c'est juste un fait.
J'ai bien noté votre volonté d'avancer et je ne veux surtout pas vous faire de procès d'intention ; vous avez même évolué depuis l'examen en commission. Mais il faut que, dans cet hémicycle aussi, vous entendiez les parlementaires si vous voulez continuer à avancer et améliorer encore ce que vous proposez.
Vous l'avez rappelé, monsieur le ministre, je suis élue de la région Île-de-France. Surtout j'ai été maire du 17e arrondissement, que certains tiennent pour un paradis doré, alors qu'il compte beaucoup d'hôtels meublés où les victimes de marchands de sommeil vivent dans des conditions dramatiques. C'est donc avec les tripes d'une élue de terrain que je parle.
Tout ce que je souhaite, c'est que ce soir, dans un hémicycle apaisé, nous allions aussi loin que possible pour faire en sorte que d'ici à cinq ou dix ans, on ne se retrouve pas dans la même situation, voire une situation pire que celle que nous connaissons à l'heure actuelle puisque, malheureusement, elle ne cesse d'empirer, en tout cas dans Paris intra muros.