Je m'associe à l'hommage rendu au général de Villiers, homme de courage et d'honneur. Je vous remercie pour vos propos, Mon général, puisque vous avez vous-même courageusement tenu le cap fixé par le général de Villiers lors de son audition, la semaine dernière, avec l'assentiment de l'ensemble de la commission. Je saisis cette occasion pour revenir sur les droits du Parlement. L'audition du général de Villiers se tenait à huis clos. Nous savons bien que des fuites sont toujours plus ou moins organisées mais si, demain, chaque personnalité auditionnée à huis clos devait être reprise en main, il ne serait plus possible d'entendre qui que ce soit, alors que nous sommes les représentants du peuple souverain et que nous avons besoin d'être éclairés dans nos choix, ce qui suppose que la personne entendue, et a fortiori, j'y insiste, si c'est à huis clos, jouisse d'une totale liberté d'expression.
J'en viens à ma question. Nous sommes en début de législature, moment des grands choix pour les cinq ans qui viennent. Or j'entends qu'en ce qui concerne le service militaire, même si vous ne le dites qu'à demi-mot, nous ne sommes pas prêts – nous le confirmez-vous ? Nous sommes engagés au Sahel, au Levant, nos soldats sont impliqués dans l'opération Sentinelle… Alors que vous avez rappelé votre difficulté à assurer les missions qui vous sont confiées, du fait de la réforme envisagée une armée de 77 000 hommes serait « percutée », c'est votre terme, par l'éventuelle arrivée de 700 000 appelés que vous devriez former – sur une durée très courte et qui donc ne permettrait pas grand-chose de plus que ce que permettent encore les journées défense et citoyenneté. Quel est votre sentiment ? Sommes-nous mûrs pour une telle réforme ? Faut-il, selon vous, revenir sur cette idée, qui risque de polluer nos débats pendant cinq ans, quitte à la réétudier plus tard ?