La question est actuellement à l'étude au sein de l'état-major de l'armée de l'air. Cette date est conditionnée par la montée en puissance progressive de la modernisation de la formation des pilotes de chasse de l'armée de l'air, assurée par le programme FOMEDEC qui entrera progressivement en service à partir de 2019. Les premiers avions seront livrés à la fin de l'année 2018. Je ne peux me permettre de rupture dans cette formation. Il va donc falloir que j'entretienne encore pendant quelque temps une période de « double commande » entre Tours et la montée en puissance de cette nouvelle activité sur la base aérienne de Cognac. Une fois que nous aurons terminé cette étude, nous pourrons préciser la date d'arrêt de l'activité à Tours, qui précédera probablement d'un an la date à laquelle nous fermerons la plateforme aéronautique. Je n'ai pas de calendrier précis à vous donner aujourd'hui.
J'en viens à la question portant sur le niveau de dépendance dans le domaine du renseignement – un domaine assez vaste. Cette question aurait plutôt vocation à être posée à la direction du renseignement militaire, l'armée de l'air n'exploitant qu'une partie des capteurs de renseignement que les armées françaises mettent en oeuvre.
Pour ce qui est du renseignement satellitaire, nous avons accompli des efforts importants et disposons désormais de moyens relativement performants.
Dans mon domaine, force est de reconnaître que nous avons pris du retard, en particulier dans le domaine des drones de surveillance, où d'autres pays se sont équipés plus vite que nous. Ce retard constitue une lacune capacitaire sur nos théâtres d'opérations : pour dire les choses clairement, nous aurions besoin de plus de systèmes de drones Reaper que ceux que nous mettons actuellement en oeuvre au Sahel. Deux systèmes ont d'ores et déjà été livrés dans le cadre de la loi de programmation militaire, et deux autres doivent arriver prochainement, en 2019.
Je prévois également l'arrivée des moyens légers de surveillance, également appelés avions légers de surveillance. Deux ont été commandés – la commande d'un troisième a donné lieu à un débat dans le cadre de la discussion budgétaire –, et le premier doit être livré en 2018.
Enfin, la question du remplacement du Transall Gabriel se pose. Cet avion doté de moyens d'écoute électromagnétique, qui recueille des signaux sur les systèmes radar adverses, est extrêmement important pour nous, car c'est à partir de l'analyse de ces signaux que nous sommes en mesure de disposer d'une bonne évaluation des forces se trouvant en face de nous et de programmer nos contre-mesures électroniques, donc d'adapter nos moyens de protection aux systèmes adverses. Les avions de ce type qui je le rappelle sont des vieux C160 Transall, devant être retirés du service en 2023, il est donc de la toute première importance, j'insiste, de lancer au plus tôt – donc avant la fin de cette année – le programme CUGE (charge universelle de guerre électronique). La LPM ayant été construite sans marge, le moindre décalage crée une nouvelle rupture capacitaire.
Il m'est difficile de vous préciser notre niveau de dépendance vis-à-vis de nos alliés en matière de renseignement, puisque je ne dispose pas moi-même de l'ensemble des données : je ne peux donc que vous signaler les lacunes capacitaires que j'ai observées dans le domaine aérien. En tout état de cause, dans le domaine du renseignement, plus on est fort, plus on est apte à échanger avec ses alliés : c'est toujours donnant-donnant. Non seulement pour garantir notre autonomie stratégique, mais aussi parce que le renseignement appelle le renseignement. Il est donc très important que nous restions performants dans ce domaine.