L'opération Barkhane entame sa quatrième année puisque votre prédécesseur, Jean-Yves Le Drian, l'avait lancée en août 2014 à la suite des opérations Serval et Épervier. Nous espérions que d'autres pays de l'Union européenne allaient intervenir à nos côtés, or cela n'a pas été le cas. Discutez-vous avec vos homologues de cette opération en particulier ? Nous sommes en effet un peu seuls malgré la participation, que vous avez soulignée à raison, de pays voisins comme le Mali, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Tchad et le Niger.
Ensuite, l'opération de l'Union européenne au Mali pour former les militaires et les gendarmes maliens devait durer quinze mois. Avez-vous des informations sur sa pertinence ? En effet, participent à cette opération à peine 500 militaires dont 200 Français et tout juste 80 Allemands – il faut rappeler que, là aussi, ce sont les Français qui contribuent le plus à la formation.
Enfin, je suis plus qu'inquiet à propos de la Syrie, étonné que la communauté internationale ne se montre pas beaucoup plus ferme. L'ONU vient d'affirmer que le régime de Damas est le chef d'orchestre de ce qui se passe en ce moment dans l'enclave de la Ghouta. Dans ce contexte, que pensez-vous de l'attitude de la Russie et de celle de la Turquie ? Le régime syrien dispose en effet d'un arsenal considérable au point qu'on a l'impression d'une grande puissance militaire.