La loi de programmation militaire fixe une trajectoire d'augmentation du budget des armées de 50 % d'ici 2025. Lors de sa visite à l'IHEDN précédemment évoquée, le 16 février, le Premier ministre a évoqué Marc Bloch, auteur de L'étrange défaite, qui soulignait les erreurs de perception des généraux français en 1940 : « Nos chefs n'ont pas su penser cette guerre. Le triomphe des Allemands fut essentiellement une victoire intellectuelle et c'est peut-être là ce qui est le plus grave ». Aujourd'hui, alors que les technologies ont sensiblement progressé et que les menaces sont devenues plus complexes voire multiformes, je vois que l'expérience d'exécution et de terrain de nos officiers généraux est le fruit de leur vécu, il y a vingt ou trente ans, donc au XXe siècle. Cela leur donne-t-il une vision pertinente de ce qu'est la guerre du XXIe siècle ? Pouvez-vous nous rassurer ? Pouvez-vous nous décrire de manière plus explicite comment nous construisons une pensée stratégique française et, bien entendu, européenne, pour le XXIe siècle ?