Intervention de Karine Jacquemart

Réunion du mercredi 30 mai 2018 à 11h00
Commission d'enquête sur l'alimentation industrielle : qualité nutritionnelle, rôle dans l'émergence de pathologies chroniques, impact social et environnemental de sa provenance

Karine Jacquemart, directrice générale de Foodwatch France :

Parlons surtout de l'EFSA, avec l'affaire des Monsanto Papers et celle du glyphosate notamment. Foodwatch International demande la révision des procédures d'évaluation des produits phytosanitaires, ainsi que de l'organisation de l'EFSA afin d'assurer son indépendance. Il s'agit tout de même de l'organisme qui décide quelles substances sont autorisées dans notre alimentation.

En ce qui concerne l'ANSES, elle n'a pas rencontré les mêmes problèmes. Je n'ai donc aucun commentaire à formuler. Nous nous appuyons toujours sur son travail.

S'agissant de l'autorisation de mise sur le marché (AMM), un amendement proposait de transférer cette compétence au cabinet du Premier ministre. Je dois dire que, lorsque je parlais de gouvernance interministérielle, c'est de cela dont je parlais : rattacher la question de l'alimentation au cabinet du Premier ministre – où, au niveau parlementaire, des choses peuvent être inventées.

La vraie question est la suivante : sommes-nous certains, dans les procédures actuelles, que les décisions seront prises en toute indépendance ? Qu'il n'y aura pas de conflit d'intérêts ? Si oui, le principal est couvert. C'est une condition encore plus importante quand on connaît les mesures de désinformation prises par certains acteurs puissants de l'industrie alimentaire ; des mesures hallucinantes. Foodwatch a publié un article, fin 2015 ou début 2016, sur Coca Cola qui sponsorise un certain nombre d'instituts scientifiques de recherche, dont les études démontrent, par exemple, que les édulcorants sont formidables pour la santé et vont résoudre le problème de l'obésité et du diabète. Alors même que l'ANSES a mené une étude qui précise que non, rien ne prouve que les édulcorants aient un effet positif sur ces maladies.

La transparence est donc la condition qui nous permettra de mettre en place un système préventif efficace.

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