Les rapports du député à son territoire sont l'objet de changements.
Le premier étage de la fusée a été la suppression du cumul avec les fonctions exécutives locales.
Le deuxième étage de la fusée est la suppression de la réserve parlementaire. Même si je défends farouchement cette mesure, je comprends certains arguments avancés par mes collègues qui s'y opposent : ils ont une connexion avec leur territoire qui n'est pas du tout de la même nature que celle que nous allons pouvoir inventer. Pour des élus qui ont eu ces « pratiques » – je le dis sans vouloir être péjoratif –, cela représente un changement manifeste.
Je souhaite que nous sortions du procès du clientélisme. Si j'ai pu constater certains abus, j'estime que nombre de députés sont sincères. Nous devons changer de paradigme. Manuel Valls a posé la question de savoir quels députés nous voulons être demain. Et je souhaiterais que collectivement, nous nous penchions sur cette question fondamentale.
À cet égard, il n'est pas anodin que la suppression de la réserve parlementaire soit inscrite dans la loi organique : c'est le signe que le débat doit être d'un niveau élevé.
Cette mesure nous donne la liberté d'aborder notre mandat différemment. Elle nous donne la possibilité de redevenir des députés focalisés sur les trois missions que la Constitution nous attribue : légiférer, contrôler le Gouvernement et évaluer les politiques publiques.