Merci, monsieur Morin, pour ce qui est en effet un réquisitoire. À défaut de pouvoir exposer dans le détail le contenu de la réforme de l'apprentissage, j'en rappellerai l'esprit.
Je n'ai pas bien compris si vous nous reprochiez ou non de recentraliser le système d'apprentissage. Il s'agit pour nous de le déverrouiller, puisque nous devons désormais réguler l'offre en amont. En outre, notre système est administratif alors que, dans les pays où l'apprentissage est dynamique, il est confié aux branches. Avec un chômage des jeunes massif, avec seulement 16 % des jeunes âgés de seize à vingt-cinq ans en apprentissage – qui est pourtant l'un des meilleurs tremplins vers l'emploi –, le dispositif en vigueur ne donne pas les résultats escomptés. Ce ne sont donc pas les régions que nous remettons en cause, mais la logique sur laquelle repose l'apprentissage.
Du reste, les régions ne seront pas absentes puisque, au contraire, elles gardent dans le dispositif une place essentielle – légitime et souhaitable. Je compte donc pleinement sur l'énergie et l'engagement de tous pour que le développement économique du territoire – compétence des régions – entre en forte synergie avec l'offre de formation initiale et continue afin de créer des écosystèmes vertueux. À ce titre, les campus des métiers, les pôles d'excellence tels que l'aérocampus de Latresne ou le pôle cuir de Thiviers, répondent à la fois aux besoins des entreprises et à celui des territoires en proposant des formations d'excellence, de proximité et constituent des modèles à suivre.
Je souhaite savoir dans quelle mesure vous partagez cette vision, dans quelle mesure vous contribuerez à la défendre ?
Pour le reste, comme vous, je pense qu'il faut en finir avec le conservatisme, qu'il faut tout tenter pour réussir ensemble au profit de notre jeunesse.
Vous avez évoqué la découverte des métiers. Or les régions disposeront d'outils en la matière, puisque vous allez pouvoir proposer des journées de découverte des métiers dans les collèges et les lycées. J'attends beaucoup des régions en la matière puisqu'elles sont proches des entreprises. J'attends que, via les centres animation ressources d'information sur la formation – observatoires régionaux emploi formation (CARIF-OREF), via vos visites, en Nouvelle Aquitaine, les régions contribuent à ce que les jeunes Français connaissent les métiers mieux que leurs aînés. Je compte sur vous et ne doute pas, quand je vous entends évoquer l'orientation, que les régions feront du bon travail ; je suis donc, de ce point de vue, assez optimiste.