Intervention de Sylvain Maillard

Réunion du mardi 15 mai 2018 à 18h15
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSylvain Maillard :

En France, 1,3 million de jeunes sont sortis des radars et sont sans emploi ni qualification. Nous sommes tous d'accord dans cette commission pour dire que l'apprentissage est une voie d'excellence qui permettrait à bon nombre de ces jeunes de trouver un travail et ainsi, de construire leur vie. Les pays européens où le taux de chômage est faible – les pays scandinaves, l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse – ont tous un système d'apprentissage plus performant que le nôtre. Il y a 7 % des jeunes en apprentissage en France, contre 15 % en Allemagne. Autre point commun entre ces pays, ce sont les branches et les entreprises qui pilotent partout le système d'apprentissage et qui définissent les besoins en formation. Si nous voulons que l'apprentissage soit porté par les branches et non plus par les régions, c'est aussi parce que c'est le secteur privé qui crée l'emploi. C'est donc lui qui est le plus à même de définir ses propres besoins. L'expérience nous montre aussi que le plafond de verre des 400 000 apprentis que nous avons en France restera la limite dans le système actuel.

Vous nous dites que les régions sont le meilleur vecteur de l'apprentissage. Cela n'est vrai que pour certaines d'entre elles. Ainsi, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) n'a consacré à l'apprentissage en 2016 que 67 % des crédits qui lui étaient dédiés. L'État a transféré à la région 142 millions d'euros à ce titre mais PACA n'a dépensé que 95 millions, faisant d'autres choix dans le cadre de ses compétences décentralisées. C'est aussi cela, la réalité des régions.

Monsieur le président, moi qui vous connais bien et qui ai lu tous vos livres, je me demande comment vous pouvez défendre une position aussi anti-libérale et faire aussi peu confiance aux entreprises et autant confiance à votre administration pour définir l'apprentissage des métiers de demain.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.