Monsieur le président, on peut comprendre que vous cherchiez à convaincre, mais vous y allez un peu fort et n'êtes pas très crédible. Un certain nombre d'entre nous ayant occupé des fonctions au sein des régions, nous savons de quoi il retourne. Vous dressez un tableau idyllique des régions, mais la réalité de l'apprentissage ne leur est pas imputable en totalité. Cela fait des années que la formation est décentralisée puis recentralisée, et on en est toujours au même point. Ce gouvernement a le courage de réformer le système. L'apprentissage est certes une formation initiale mais aussi un contrat de travail. Il est donc normal qu'on le confie aux branches professionnelles. À ces dernières de prouver qu'elles font mieux que les autres – nous sommes bien d'accord – mais donner toutes les vertus aux régions me paraît un peu exagéré. Les régions font aujourd'hui du chantage, y compris dans la presse, affirmant qu'elles vont cesser d'investir et d'accompagner l'apprentissage. Je n'en crois pas un mot car si elles cessent de le faire, on finira par se demander à quoi elles servent.