Intervention de étienne Crépon

Réunion du mercredi 26 juillet 2017 à 17h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

étienne Crépon, président du Centre scientifique et technique du bâtiment :

Je vais essayer de limiter ma présentation à moins de quinze minutes, afin de laisser plus de place au débat.

Par-delà le diagnostic du secteur de la construction présenté par les précédents intervenants, je souhaiterais revenir sur les caractéristiques du secteur du bâtiment en termes chiffrés, que ce soit de surfaces bâties – 3 milliards de m2, pour 35 millions de logements – de part dans la consommation énergétique – 45% contre 32% pour les transports –, ou dans les émissions de gaz à effet de serre – 40% contre 25% pour les transports.

Je voudrais évoquer également le contexte économique du secteur du bâtiment. À l'inverse du secteur automobile, d'un poids économique équivalent, ou du secteur aéronautique, d'un poids deux fois inférieur, il n'existe aucun leader en capacité de structurer la filière dans le secteur du bâtiment.

Bien évidemment, il existe quelques très grands industriels des matériaux de construction, l'un d'entre eux étant représenté ici, même si M. Didier Roux n'intervient pas au titre de de Saint-Gobain. Mais ils n'organisent pas la filière. En France, le plus important promoteur produit 2 % du nombre de logements. Le plus important bailleur social possède un parc de 700 000 logements, soit à peine 10 % du parc de logements locatifs. Les plus gros industriels de la mise en oeuvre, tels que Bouygues ou Vinci, représentent à peine 10 % du marché.

Par ailleurs, c'est un secteur où il n'existe pas, sauf pour les produits de construction, de barrière à l'entrée. Si vous êtes doué et manuel, vous pouvez vous improviser entrepreneur du bâtiment, et vous rendre dans une grande entreprise de location, que je ne citerai pas, pour louer l'ensemble du matériel nécessaire et commencer à servir le marché.

Tout cela conduit à un secteur avec de très faibles marges, qui n'investit que 0,1 % de son chiffre d'affaire en recherche et développement, contre 2 % en moyenne en France.

À cet égard, j'abonde dans le sens des propos d'Étienne Wurtz. Les acteurs du secteur n'ont aucune tradition de recherche amont. Ils réalisent éventuellement un peu de recherche appliquée. Je mets de côté les grands industriels des produits de construction, qui ont une activité de R&D. Mais sur l'ensemble de la filière au-delà des produits de construction, il existe très peu d'activités de R&D, et aucune activité de recherche.

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