Je vous crois volontiers, et c'est bien ce qui m'inquiète et m'effare. Voilà bien le symbole de ce que vous nous proposez.
Madame la rapporteure, vous considérez que les CFA relèvent aujourd'hui d'un « système administré ». J'ai du mal à vous croire. On doit pouvoir trouver exemple plus éloquent. Ce que vous appelez « système administré », moi j'appelle cela « politiques publiques », et lorsque vous en sortez, vous faîtes prévaloir la libre loi du marché.
Finalement, avec cet amendement, vous ne nous proposez pas simplement de rendre public certains critères – ils sont tout à fait discutables et il en existe d'autres pour rendre compte de la qualité d'un établissement – ; vous nous proposez un classement, comme ceux que l'on voit fleurir à la une des hebdomadaires au mois de mai et juin. Vous organisez vous-mêmes la mise en concurrence des établissements, une guerre économique sans merci, et la marchandisation de l'apprentissage.
Nous parlons de prendre des jeunes en charge et de leur donner une meilleure formation. Je ne doute pas que les CFA oeuvrent aujourd'hui dans cette direction. Il faut évidemment leur donner les moyens de le faire, établir des règles et prévoir des contrôles. En revanche, je suis absolument effrayé par votre démarche et votre logique, par la « philosophie », comme vous dites, qui sous-tend votre projet de loi.