L'article 11 vise à autonomiser totalement les CFA et à les débarrasser de toute inspection. Ne voyez-vous pas le risque de dérive et de rupture avec l'universel républicain ? Comment savoir si l'ensemble des centres dispensent des formations dans des conditions optimales ? Vers qui les formateurs pourraient-ils se tourner en cas de litige avec leur administration ? Indéniablement les centres ont besoin d'être rattachés à une institution neutre, garante de l'autorité de l'État et de l'égalitarisme républicain.
N'oublions pas que les CFA délivrent des formations qualifiantes ! À l'heure où il est de mise de valoriser les compétences, je vous rappelle que les qualifications font état de capacités reconnues sur l'ensemble du territoire, appartenant à l'individu, rattachées à une grille salariale. On ne peut donc pas transiger avec les institutions qui délivrent ces sésames.
Ainsi le projet de désaffiliation à l'État que l'article propose amorce une rupture entre le CFA et les autres organisations délivrant des diplômes. Un monde du travail à deux vitesses va-t-il advenir ?
Nous proposons de restaurer l'autorité de l'État. Pour y parvenir, il apparaît important de rattacher les CFA aux lycées professionnels de leur secteur, ce qui garantirait d'un maillage uniforme des établissements sur l'ensemble du territoire.