Le programme Erasmus Pro, l'Erasmus + des apprentis, est extrêmement exigeant. Notre ambition est non seulement de faire passer de 6 800 à 15 000 par an le nombre d'apprentis qui pourront en bénéficier mais aussi d'accueillir de jeunes apprentis en provenance de toute l'Europe. Ce programme consiste actuellement en de stages de découverte de deux ou trois semaines, certes utiles mais nous voudrions offrir aux apprentis la possibilité de valider dans le cadre de leur cursus des trimestres ou des semestres entiers à l'étranger. C'est pourquoi nous avons besoin de lever certains freins. Nous avions d'ailleurs déjà parlé dans cette commission de la question de la suspension du contrat d'apprentissage. Je tire mon chapeau à tous ceux qui ont déjà expérimenté le dispositif, les Compagnons du devoir notamment, en prenant tous les risques que cela impliquait en l'absence de cadre juridique : ils ont montré à quel point ce programme était bénéfique aux jeunes qui en ressortent plus épanouis et plus mûrs, ayant découvert d'autres techniques et d'autres cultures. Ces jeunes en sont transformés – ils le disent eux-mêmes – et comprennent ce qu'est l'Europe en en devenant de véritables citoyens. Ce programme formidable et, encore une fois, extrêmement exigeant suppose évidemment que nous travaillions les questions linguistiques et interculturelles. Cela étant, ces enjeux étant au coeur même d'Erasmus Pro, je ne crois pas que la loi ait besoin de les mentionner. Il faut surtout qu'on fasse sauter les verrous empêchant le développement du programme.