La complexité des dispositifs de formation professionnelle a un effet direct sur leur accès pour toute une frange de la population. Si les cadres moyens et supérieurs des grandes entreprises n'ont pas de soucis à trouver une formation adéquate et à en bénéficier, les chômeurs ne sont que 15 % à faire valoir ce droit.
Cette complexité provient d'abord de la multiplication du nombre d'opérateurs privés, qui provoque une répulsion évidente, et un chaos palpable. Surtout, elle entraîne des abus récurrents et intolérables – organismes bidons, majoration artificielle du nombre d'heures de formation, fausses listes d'émargements – mais aussi des escroqueries d'ampleur, comme celle mise à jour en 2013, qui mêlait une soixantaine d'organismes soupçonnés de fraude fiscale et d'usage de faux.
Cet amendement vise donc à lancer, sur le modèle de la formation initiale, l'expérimentation d'un service public de la formation professionnelle, qui nous semble nécessaire pour se défaire de la vision court-termiste de la recherche à tout prix du profit de la part des opérateurs privés, et pour répondre aux défis contemporains auxquels nous sommes toutes et tous confrontés.
Ce serait aussi un moyen de permettre aux entreprises d'enfin passer au XXIe siècle, celui du défi climatique et de la citoyenneté au travail. Il est temps de se défaire de la vision archaïque du libéralisme économique.