Les propos de Mme la rapporteure sont parfaitement équilibrés : nous ne cherchons pas à opposer les régions aux branches. Nous avons besoin de l'ensemble des acteurs, mais à leur juste place. Pour cela, nous devons réorganiser le pilotage car si, à l'heure actuelle, les branches et les entreprises participent aux décisions, elles n'ont droit qu'à un strapontin. Ce que nous souhaitons, c'est que, désormais, l'initiative leur revienne. Nous avons entendu les inquiétudes d'Hervé Morin et des responsables régionaux que nous avons rencontrés concernant l'aménagement du territoire. Mais nous avons voulu nous assurer – il s'agissait, pour nous, d'une donnée importante – que les régions aient les moyens d'accompagner l'aménagement du territoire. Elles participeront toujours à la décision mais, pour que le système fonctionne de manière optimale, il ne faut pas qu'elles en assument le pilotage.
Ce qu'a dit M. Vallaud était en partie juste : en Allemagne, les entreprises consacrent beaucoup plus d'argent à l'apprentissage qu'en France. Mais on est plus enclin à financer un système lorsqu'on le pilote et qu'on en est responsable. C'est pourquoi je fais le pari qu'en 2022, un grand nombre de CFA se seront ouverts, qui mettront en oeuvre des pédagogies dynamiques, et nous serons tous très heureux d'aller les inaugurer. Ils proposeront des formations beaucoup plus réactives, seront beaucoup plus dynamiques, tout en préservant un aménagement du territoire qui correspond aux besoins des entreprises. Encore une fois, nous ne voulons pas opposer les unes aux autres ; nous voulons uniquement que le pilotage s'inspire de celui des dispositifs qui fonctionnent bien en Europe.