Ce projet de loi prévoit d'écarter les régions des politiques d'apprentissage au motif que certaines d'entre elles n'auraient pas pleinement joué le jeu. Or il apparaît que seules deux régions sur treize n'ont pas attribué l'intégralité de leur enveloppe dédiée à l'apprentissage. Il est donc faux de dire que les régions n'ont pas pris leurs responsabilités – surtout en l'absence d'évaluation sérieuse.
De plus, les régions détiennent la compétence de l'apprentissage depuis la loi de 2015. Moins de deux ans et demi après sa promulgation, il semble quelque peu précipité de dresser un bilan de cette compétence régionalisée.
En outre, dans les faits, l'apprentissage constitue un domaine copiloté entre les régions et les branches professionnelles, tant en termes d'accès que de financement. Pour garantir la réussite de l'apprentissage, il faut, comme le propose notre amendement AS616, conforter cette cogestion et non recentraliser l'apprentissage car, quoi qu'en dise M. Maillard qui s'évertue à répéter l'inverse, les faits parlent d'eux-mêmes : il s'agit bel et bien d'une recentralisation.