Quel sera alors l'intérêt d'une telle évolution, tant pour la société que pour l'entreprise ?
Vous le voyez, le CPF en euros suscite de nombreuses craintes. Sur ce point, nos débats en commission ne m'ont pas rassuré. Vous nous aviez assurés que vous nous apporteriez les réponses dans l'hémicycle : nous les attendons.
À cela s'ajoute la baisse des droits à formation : en effet, la conversion des heures en euros se fera en défaveur d'un grand nombre de salariés. Enfin, puisque votre raisonnement repose sur la liberté totale du salarié, vous en écartez tout simplement les entreprises.
Pourtant, la formation d'un salarié doit se faire dans le cadre de son parcours professionnel et de ses possibilités d'évolution à l'intérieur comme à l'extérieur de l'entreprise. Or qui mieux que l'entreprise dans laquelle il travaille peut l'accompagner sur ce chemin ?
Le parcours de formation doit être co-construit entre le salarié et son entreprise : très peu de salariés seront en effet autonomes à 100 % comme vous le supposez, et ceux qui le seront sont ceux qui ont le moins besoin de formations.
Pire, le CPF que vous proposez va renforcer les écarts et creuser les inégalités : le marché de la formation va ainsi devenir un marché de la consommation, au détriment de la montée en compétences des salariés.