Il est impossible d'ignorer ou de considérer comme allant de soi la logique de privatisation des centres de formation des apprentis que l'on nous propose. La libéralisation de l'ouverture des CFA, le coût unique par contrat, la suppression de la carte des formations, la prééminence des branches professionnelles, la mise en retrait des régions, tout cela est censé donner un souffle nouveau à l'apprentissage. À quel prix ? La course à la rentabilité, la mise en concurrence des formations et des territoires, le couplage exclusif compétences-entreprises seraient-ils donc devenus les gages de la qualité de l'éducation de nos jeunes et de leur avenir ?
Ce texte choisit délibérément de ne plus garantir aucun des équilibres que suppose l'alternance entre formation théorique et travail en entreprise. Qu'il s'agisse du régime juridique des apprentis, des certifications professionnelles – qui passent du code de l'éducation à celui du travail – ou du choix du pilotage de l'apprentissage par les branches professionnelles, c'est tout un pan de notre système de formation qui bascule hors de la sphère éducative et de l'intérêt général.
Pour toutes sortes de raisons, l'apprentissage souffre d'un déficit d'image.