Intervention de Laurence Trastour-Isnart

Séance en hémicycle du lundi 11 juin 2018 à 21h30
Liberté de choisir son avenir professionnel — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurence Trastour-Isnart :

L'article 1er de ce projet de loi cherche à réformer le CPF en le monétisant. Le compte est supposé devenir un outil d'accès direct et universel à des répertoires de formation simplifiés et divisés en blocs de compétences.

En instaurant cette monétisation, le Gouvernement ne prend pas en compte la réalité du terrain et celle du coût des formations. En pratique, les formations les moins chères seront privilégiées, et les plus chères, abandonnées. Vous l'avez donc compris, les dispositions de cet article 1er vont engendrer nombre d'effets pervers et néfastes : perte de droits pour les actifs et les demandeurs d'emploi, car droits à géométrie variable en fonction du coût de la formation ; transformation du marché de la formation en un marché de consommation au détriment de la montée en compétences ; des conventions professionnelles moins accessibles à cause de la suppression du congé individuel de formation, remplacé par le CPF transition, moins attractif.

Au lieu de rendre les actifs et les demandeurs d'emploi libres de choisir leur formation et donc leur parcours professionnel, cet article creuse les écarts d'accès à la formation. Pour pallier les risques inéluctables d'inégalités, il est donc impératif de supprimer la monétisation. C'est pourquoi je vous invite à voter les excellents amendements de mes collègues du groupe Les Républicains.

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