La possibilité pour le médecin du travail d'alimenter le dossier médical partagé a été plusieurs fois évoquée. Cela permettrait d'y faire figurer la traçabilité des expositions et, peut-être, de renforcer la déclaration des maladies professionnelles, qui ont tendance à être sous-déclarées – vous avez fait part de vos propres hésitations entre maladie professionnelle et invalidité dans le cas de certaines pathologies. En cela, le dialogue avec le médecin traitant est capital car celui-ci a besoin de l'avis du médecin du travail quand il est amené à constater une maladie professionnelle.
À cet égard, j'aimerais savoir s'il vous semblerait intéressant que les externes effectuent un stage auprès d'un médecin du travail. Je sais que certaines facultés de médecine organisent des stages au sein de la commission paritaire nationale (CPN) et dans des organismes de l'assurance maladie afin de faire mieux connaître le travail des médecins-conseils. La connaissance du terrain apparaît indispensable. Et l'on pourrait aussi envisager que les internes qui se destinent à la médecine du travail fassent des stages dans les entreprises pour s'imprégner de leur fonctionnement général.
Cette question renvoie au lien que vous évoquiez entre les employeurs et les médecins du travail. Qu'en est-il dans les autres pays européens ? Comment la médecine du travail y est organisée ? Quel mode de rémunération est prévu ?