Intervention de Dominique Boutin

Réunion du jeudi 31 mai 2018 à 9h00
Commission d'enquête sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires

Dominique Boutin :

Je ne suis pas maître de la date de parution. Le rapport doit être relu par étapes successives par l'IRSN. Dans la mesure où il aura obligatoirement une incidence sur la façon de considérer Cigéo, on comprend que l'IRSN place les virgules de façon appropriée !

L'information a déjà été délivrée. Plusieurs exposés ont été faits devant l'ASN présentant deux visions complémentaires, l'une très technicienne de l'IRSN, l'autre plus conceptuelle. Nous pouvons développer ces points si vous le souhaitez.

Le WIPP est propriété de l'État américain et les décisions sont prises directement par le cabinet du Président des États-Unis. L'IRSN ne peut se permettre de critiquer ouvertement le président Trump. Cela dit, en tant que citoyen, je m'autorise à relever des défaillances du cabinet présidentiel. C'est une catastrophe, les décisions qui s'imposaient pour réparer les lacunes qui ont été révélées n'ont pas été prises.

Les États-Unis ont toutefois un avantage : la transparence est totale et impressionnante. Les Américains nous ont fourni l'ensemble des documents sur le WIPP, y compris des courriels internes à l'entreprise. Cela soulève la question de la transparence. En France, il faut parfois attendre six mois avant d'être informés ; aux États-Unis, tout le monde a su que l'entreprise avait été complètement dépassée par les événements. Nous avons également su que le Sénat avait oublié de financer un camion d'incendie qui a été livré un an après l'incendie. Nous avons travaillé l'ensemble de ces détails avec l'IRSN. C'est un très bon exercice. Pour avoir réfléchi pendant deux ans avec l'IRSN, je lui tire mon chapeau !

Nous nous sommes également pliés à un exercice complexe qui a consisté à rédiger un rapport IRSN et citoyens. C'est une nouveauté, cela pourrait faire partie des pratiques susceptibles d'être développées et qui incluraient plus de citoyens, de techniciens ou d'experts, des personnes comme M. Laponche qui ont une compétence. Il ne faut pas hésiter à l'interroger sur les produits ; sans doute est-il le meilleur expert français sur la question.

Le risque existe toujours, toute activité comporte un risque mais, en l'état de la connaissance, nous préférons le stockage en surface. J'ai posé la question à l'ASN de savoir si les aciers défectueux avaient également servi à faire des colis. Elle est en cours d'étude. Si cela devait être le cas, les colis seront en faillite rapidement. Or, l'Andra ne prend pas en compte l'hypothèse de colis défectueux dans le cadre de l'enfouissement. Toutes choses qui, une fois additionnées, montrent que la réponse retenue n'est pas adaptée.

Dans l'hypothèse d'aciers défectueux, des fuites apparaîtront plus rapidement en surface. Le stockage en surface permettrait d'isoler le colis et d'utiliser d'autres techniques.

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