Nous connaissons des jeunes qui sont embauchés par Pôle Emploi la veille pour le lendemain et qui ne sont pas en état de travailler normalement.
Je rappelle l'affaire du docteur Huez qui a rédigé un certificat reconnaissant un lien entre la dépression d'un salarié d'une entreprise sous-traitante d'EDF et ses conditions de travail. Cette personne, qui a porté plainte contre son employeur, a gagné 95 000 euros aux prud'hommes. Eh bien, l'entreprise sous-traitante a porté plainte contre le médecin du travail.
Le facteur de la sous-traitance est mal géré pour différentes raisons techniques et pratiques. Sur la base du rapport de l'ASN, nous avons procédé à une contre-expertise à Chinon. Nous n'inventons rien. Par exemple, trois entreprises travaillaient dans la même salle alors que la coactivité est interdite. La sous-traitance est facteur de non-sûreté majeur. Un homme a failli mourir en 2010 ; heureusement, un réflexe l'a sauvé.
L'ASN a mis en place une commission pour réfléchir aux facteurs sociaux et à la façon dont les gens vivent à l'extérieur, car les sous-traitants sont souvent des travailleurs migrants qui vivent dans des conditions difficiles. Je rappelle les 600 salariés de sous-traitants des pays de l'Est embauchés par une entreprise irlandaise pour travailler à l'EPR et dont les conditions de vie quotidienne étaient déplorables. L'inspection du travail l'a découvert. Encore une fois, la dimension liée à la sous-traitance est un facteur de non-sûreté. Cela ne signifie pas que ces personnes travaillent mal mais les conditions de travail sont mauvaises.