Ma question porte sur le programme 334 Industries culturelles, et plus précisément sur sa première action, Livre et lecture. Elle était créditée de 255,4 millions d'euros pour 2018, soit 94,4 % des crédits du programme, au sein duquel elle pèse donc un poids prépondérant. Je suis particulièrement préoccupée par l'hégémonie de la Bibliothèque nationale de France (BNF) au sein de cette action prépondérante : sur les 255 millions d'euros qui lui consacrés, 215 millions sont destinés aux dotations à la BNF. Cette hégémonie est dénoncée de longue date : au Sénat, Mme Colette Mélot en 2014, puis Mme Françoise Laborde en 2107 l'ont chacune soulignée dans leurs rapports pour avis sur le programme 334.
La Cour des comptes s'en émeut également : elle nous dit qu'une forte proportion de l'enveloppe budgétaire du programme est mobilisée pour deux des trois opérateurs qui en dépendent. Elle souligne également que 58 % des dépenses du programme sont consacrées à la subvention pour charges de service public de la BNF. La Cour dénonce ainsi la rigidité du programme 334 et son agglomération autour de la BNF. Ce programme ne pourrait-il pas favoriser davantage l'égalité des territoires face à la mission de développement de la lecture, au moyen d'une interaction accrue avec les autres institutions tournées vers la jeunesse, qu'il s'agisse de médias ou d'institutions scolaires ? Nous pourrions également développer les interactions entre la BNF et les bibliothèques décentralisées. Une autre solution consisterait à améliorer le fonctionnement de la BNF en le recentrant autour de missions clairement définies, et en suivant le rapport de l'IGF de 2014 sur le projet. Que proposez-vous donc, madame la ministre, pour remédier à l'hégémonie de la BNF au sein du programme 334 ?