Je souscris aux propos de Mme Clémentine Autain sur l'organisation de ces réunions. Depuis hier, nous sommes entrés dans ce « printemps de l'évaluation », nouvel exercice où il s'avère que les groupes ne disposent que d'un temps particulièrement réduit pour s'exprimer.
Mon propos se concentrera principalement sur le budget de l'aide publique au développement, tant il est révélateur des incohérences budgétaires de M. Emmanuel Macron.
Pour rappel, en 2017, après le quinquennat de M. Hollande, l'APD était au plus bas, avec seulement 0,37 % du produit intérieur brut dédié au développement. De ce point de vue, l'arrivée de M. Macron a entraîné un espoir dans les rangs des acteurs du développement international, puisqu'il a promis de porter l'aide de la France à 0,7 % du RNB en 2030, avec un palier à 0,55 % à la fin de son mandat.
Cependant, cette promesse fut rompue sur-le-champ par le plan d'économies de juillet 2017, qui a amputé de 141 millions d'euros le budget de l'APD. La trajectoire de ce budget sur les prochaines années semble tout aussi hasardeuse. Si l'augmentation promise par le président de la République est actée, la méthode et le calendrier sont inquiétants, puisque les augmentations de crédits ne surviendront qu'à partir de 2020. Ceci concentrera l'augmentation des budgets sur trois exercices seulement. Cette brutale hausse est incohérente. Il serait bien plus utile d'augmenter les crédits dès l'année prochaine pour obtenir une croissance régulière le plus tôt possible, afin que les acteurs s'organisent pour accompagner cette montée en puissance de l'APD française. C'est d'ailleurs ce que nous avions dit, sans être écoutés, lors des débats sur le projet de loi de finances 2018.
Les députés communistes estiment que l'APD, ses acteurs et ses bénéficiaires méritent davantage de respect que cela. Comme un orateur précédent, j'attends confirmation de la montée en puissance des crédits qui seront dédiés à l'APD.