Madame la ministre, permettez tout d'abord que mon groupe, la Gauche démocrate et républicaine (GDR), fasse état de ses regrets quant à la méthode adoptée pour cet exercice, qui fait de nous des députés « évaluateurs spectateurs » face aux choix gouvernementaux. Nous craignons qu'il s'agisse là d'un avant-goût du sort qui pourrait être réservé par l'exécutif à la représentation nationale dans le cadre de la réforme constitutionnelle.
Sur le fond, je souhaite vous soumettre deux remarques. S'agissant de la mission Santé, la stratégie de promotion de la prévention n'est manifestement pas financée à la hauteur des besoins. Le budget 2018 s'inscrit dans cette même logique, puisque les moyens de la prévention n'y ont pas été revalorisés – le tout, dans un contexte d'hôpitaux en souffrance. Le centre hospitalier de Cayenne en est le meilleur exemple, puisque 17 médecins urgentistes, sur la trentaine que compte le service, ont annoncé leur démission pour dénoncer la dégradation des conditions de prise en charge des patients et de leurs conditions de travail. Je rappelle que ce même centre hospitalier, seule offre publique de santé pour l'Est guyanais, avait déjà connu un mouvement social historique de 74 jours en 2017, ayant abouti à la signature d'un protocole de fin de conflit qui peine encore à être mis en oeuvre. Je sais que vous y portez votre meilleure attention, madame la ministre, et je m'en réjouis.
J'aborderai pour finir la mission Solidarité, insertion et égalité des chances, en vous faisant part de notre inquiétude quant à la réforme des aides sociales envisagée. Le gouvernement s'étant engagé à revaloriser la prime d'activité de 80 euros par mois d'ici à 2022. Rappelons que cette prime bénéficie aujourd'hui à environ 5 millions de personnes. Sa réforme viendrait s'ajouter au coup porté au montant de l'AAH, avec la prise en compte des revenus du conjoint – ce à quoi le groupe GDR est farouchement opposé.