Intervention de Fabien Di Filippo

Réunion du jeudi 31 mai 2018 à 13h45
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFabien Di Filippo :

Madame la ministre, je souhaite vous faire part de ma très grande inquiétude face à l'absence totale de stratégie et de garde-fous pour limiter le dérapage de l'aide médicale de l'État pour les personnes en situation irrégulière. Vous avez affirmé que l'AME était difficile à évaluer, et qu'en la matière, il était difficile d'établir des prévisions fiables. Ceci ira en s'amplifiant du fait de la politique « immigratoire » permissive du Gouvernement, qui allonge les titres de séjour, élargit la réunification familiale et détourne le droit d'asile. Chaque année, nous assistons à un dérapage de ce poste budgétaire, lequel est pris en charge, je le rappelle, par le contribuable. Cette année, il atteint déjà 13 % pour l'AME, avant même les dépassements. Le slogan « humanité et fermeté » ressassé par le Gouvernement se traduit, dans les faits, par une générosité toujours accrue pour les personnes qui ont violé nos lois, et à l'inverse par une dureté toujours accrue pour nos aînés, ceux-là mêmes qui se sont occupés de nous. Je pense ici à l'asphyxie des hôpitaux des territoires périphériques. Il est même question, désormais, du déremboursement de certains médicaments, notamment ceux qui soignent la maladie d'Alzheimer.

Madame la ministre, pourquoi ne pas rétablir un droit d'entrée ou une participation financière pour les bénéficiaires de l'AME ? Pourquoi ne pas revoir la liste des soins pris en charge à ce titre, lesquels sont loin de tous relever de l'urgence absolue ? Ainsi figure encore dans la liste de l'aide médicale d'État la prise en charge totale des frais d'examens prénuptiaux. Nous avons revu cette liste en 2011, et en avons extrait les cures thermales et la procréation médicalement assistée (PMA). Cette révision est donc possible.

Je le rappelle, un travailleur qui paie ses cotisations sociales obligatoires mais qui n'a pas de mutuelle complémentaire jouit d'une moins bonne couverture qu'un étranger en situation irrégulière bénéficiaire de l'AME. Si le « en même temps » est efficace en matière de dialectique, de marketing et de communication politique, il ne l'est pas en matière budgétaire, car gouverner, c'est choisir ; et gérer, madame la ministre, c'est choisir. Nos concitoyens attendent, en matière de santé comme pour le reste, de la responsabilité et de l'équité, dans un contexte très tendu où, pourtant, votre gouvernement augmente fortement les dépenses de l'État.

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