Pour la première fois, le bilan annuel 2017 de la sécurité routière inclut les statistiques de l'outre-mer. Je tiens à saluer cette évolution qui permet de rendre compte des réalités extrêmement disparates entre nos territoires. À cet égard, rappelons la situation désastreuse de la Nouvelle Calédonie : vingt-neuf morts pour 100 000 habitants contre sept pour 100 000 en métropole – un nombre de tués quatre fois supérieur à la moyenne nationale. Notre île détient ainsi un triste record, probablement l'un des taux de mortalité par accident de la circulation les plus élevés au monde.
C'est dans ce contexte que le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a adopté le 12 mars dernier le premier plan territorial de sécurité et de prévention de la délinquance pour la période 2018-2022. Ce plan comporte de nombreuses actions aussi bien en matière de prévention que de répression. Dans l'ensemble de ces actions, monsieur le ministre d'État, figurent deux sujets essentiels : d'une part, la mise en place d'un réseau de radars routiers et, d'autre part, la mise en place d'un système de suivi et de gestion des infractions. Ces deux sujets sont considérés par notre pays comme des priorités absolues. Savez-vous, monsieur le ministre d'État, combien il y a de radars dans notre île pour 6 000 kilomètres de routes ? Aucun radar fixe et deux radars mobiles ! On peut certes voir l'île comme le paradis des automobilistes mais aussi, comme nous le faisons, nous, comme le royaume de la mortalité routière.
La sécurité routière est une compétence de l'État. Il nous semble donc indispensable qu'un audit soit engagé sur les actions que l'État doit mener afin que l'on dispose sur ce territoire d'un véritable réseau de radars fixes. Enfin, nous ne disposons pas non plus d'un réseau automatisé de contraventions à l'instar de ce qui existe en métropole depuis 2003.