Tout d'abord, j'observe, monsieur Lecornu – nous avons eu ce débat lors de l'examen du projet de loi de finances pour 2018 – que, comme beaucoup de membres du Gouvernement, vous utilisez des mots qui masquent la réalité. Vous préférez ainsi parler de contractualisation plutôt que de coup de rabot, soit. Mais les effectifs de Météo France diminuent bel et bien de 100 équivalents temps plein par an, et vous ne pouvez pas dire que cette réduction a été décidée en bonne intelligence avec Météo France, que ce soit les syndicats ou la direction. Vous avez évoqué le supercalculateur : pour l'instant, aucune mesure d'investissement n'a été prise qui serait de nature à les rassurer. Si la contractualisation n'est qu'une manière d'organiser des coups de rabot budgétaires, le terme est certes plus moderne mais le problème n'en est pas moins réel.
Par ailleurs, les fonds de réserve ou de roulement ne sont pas une forme de thésaurisation ; cela a été très bien expliqué lors du débat sur les agences de l'eau : cela sert aussi à anticiper des investissements. À vous écouter, on a le sentiment qu'il s'agit de bas de laine. Ce n'est pas la réalité, en tout cas dans la majeure partie des cas ; je ne peux donc admettre cet argument. En revanche, je vous suis lorsque vous parlez de solidarité et d'égalité territoriale à propos de la gestion de l'eau. Mais allons jusqu'au bout et travaillons à un service public de l'eau car, si nos concitoyens ne sont pas égaux en la matière, c'est parce qu'on a donné un bien universel à des multinationales qui en retirent indûment des résultats rentables.
S'agissant des chiffres, je dirais à vous entendre n'importe quoi. À propos de la prévention des risques technologiques et des pollutions, vous avez mentionné les prévisions, mais ce sont les réalisations qui importent. Or, je lis : autorisations d'engagement : 103 438 322 euros, réalisation : 29 781 529 euros ; crédits de paiement : 88 208 322 euros ; réalisation : 20 818 150 euros seulement.