Selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), le taux de chômage est encore en augmentation au premier trimestre de l'année 2018. Il atteint désormais 9,2 % de la population active. Ce chiffre ne tient pas compte d'une réalité plus grave encore : toutes catégories confondues, ce sont plus de 6 millions de personnes qui souffrent du sous-emploi. Autrement dit, près de 20 % de la population active souhaiteraient pouvoir travailler ou travailler davantage. Le chômage de masse que connaît notre pays a des effets concrets et durables sur les personnes concernées mais aussi sur toute la collectivité. Chaque année, 10 000 à 20 000 personnes meurent des conséquences directes et indirectes du chômage. Depuis 2002, les gouvernements successifs ont manifestement échoué à endiguer ce fléau dont les causes sont pourtant connues : libéralisation aveugle du marché du travail, soumission à la recherche de profits privés et manque de planification. L'action de votre ministère ne déroge pas à cette règle. Vous voulez au mieux remplacer le chômage de masse par une précarisation de l'emploi généralisée. À cet effet, les ordonnances détricotant le code du travail ont porté un coup dur aux droits des salariés. Vous ne vous arrêtez pas là : votre action suit depuis lors toujours la même logique. Depuis votre arrivée au pouvoir, le nombre de chômeurs de longue durée a augmenté de 2 % pour frôler la barre des 2,6 millions de personnes. Au vu de l'échec de votre politique, un changement de cap devrait s'imposer.
Avec le groupe La France insoumise, nous vous faisons régulièrement des propositions afin de relancer l'emploi de manière socialement responsable et écologiquement soutenable. En effet, avec une seule offre d'emploi pour quarante demandeurs, le problème est bien celui d'une pénurie d'emplois pérennes dans notre pays. Alors que celui-ci aurait besoin d'une action publique efficace pour accompagner les demandeurs d'emploi, la suppression de 4 000 postes est envisagée chez Pôle emploi. Ne pensez-vous pas, madame la ministre, qu'il serait temps d'affronter concrètement et directement ce problème de pénurie d'emplois pour résoudre enfin celui du chômage de masse dans le pays ?