Quel est l'enjeu de cette loi de moralisation de la vie politique, si ce n'est combattre la défiance profonde d'une majorité de nos concitoyens vis-à-vis de la politique, des élus, des institutions républicaines ? Or, la loi que vous nous proposez passe à côté de son sujet.
En effet, qui peut croire un instant que les articles soumis à notre approbation sont de nature à lutter contre l'abstention, qui atteint des records à chaque élection, contre les affaires de corruption qui émaillent l'actualité, contre les propos haineux et si nombreux que l'on peut lire sur les réseaux sociaux à l'encontre des hommes et femmes politiques, voire les actes d'agression physique ? Ne voyez-vous pas, ne ressentez-vous pas l'état de malaise démocratique dans lequel notre pays se trouve ?
Les racines du mal viennent d'abord de la succession de politiques qui se ressemblent et abîment les conditions de vie du grand nombre, des promesses de progrès non tenues, du décalage incessant entre les discours et les actes qui mine la confiance dans la politique. Et ce sont, vous le savez, les catégories socialement les plus défavorisées qui décrochent le plus. Alors oui, il faut se donner les moyens de la confiance, et donc d'une démocratie vivante, non pas un peu, non pas à la marge, mais franchement.
Pardonnez-moi, mais le projet de loi qui est ici proposé apparaît finalement assez cosmétique au regard des enjeux, du contexte que je viens d'évoquer. Pour citer un auteur que vous affectionnez, je dirais que c'est de la « poudre de Perlimpinpin ». Vous ne touchez pas à ce qui fane la démocratie depuis trop longtemps. Les parlementaires deviennent la cible quand l'exécutif et les milieux d'affaire, la finance, les lobbies, les grands médias se trouvent exonérés de cette nécessaire moralisation. Vous ne voyez pas combien le pouvoir de l'argent ruine les rêves si légitimes de partage des pouvoirs.
Certes, vous pourrez toujours vous réjouir d'avoir transformé l'IRFM des députés en notes de frais – ce qui est une bonne chose – , d'avoir instauré une peine complémentaire obligatoire d'inéligibilité en cas de crime ou de manquement à la probité, ou d'avoir créé un dispositif facilitant le dialogue entre banques, candidats et partis, une avancée d'ailleurs obtenue aux forceps par les députés de La République en marche, ce qui montre d'ailleurs que, quand vous le voulez, vous pouvez faire avancer les textes, chers collègues. On peut également mentionner les registres publics de déports, qui concernent les parlementaires en situation de conflit d'intérêts sur des textes ou des votes ; cette mesure n'est d'ailleurs pas applicable aux ministres, parce qu'il ne faudrait tout de même pas exagérer.
Le 04/08/2017 à 17:14, YVAN BACHAUD (retraité) a dit :
Ayant le référendum d'initiatie citoyenne dans SON PROGRAMME pourquoi ne pas tout simplement dire que le peuple ne pourrait reprendre confiance tant qu'il ne disposera pas du RIC pour pouvoir reprendre la parole pour décider de ce qui le regarde.C'est à dire exercer la souveraineté nationale..
On ne peut avoir confiance en des gens qui vous réduisent au silence pendant 5ANS;; :-(
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