… et ce, sans explication, sans discussion parlementaire, ni cohérence d'ensemble avec ce qui prévaut pour les autres élus.
En ce qui concerne l'interdiction de cumul du mandat de député avec une fonction de conseil, nous n'avons pas eu de succès. Nous souhaitions encadrer les rémunérations, parce que gagner 300 ou 400 fois le SMIC ou 1 million d'euros en 24 heures par la vente de stock-options, y compris si l'entreprise licencie, entache la morale publique, le lien social, la démocratie ; vous nous avez dit non, et certains nous ont presque ri au nez. S'agissant du développement de la possibilité de référendums d'initiative citoyenne, nous avons essuyé le même échec. Nos propositions sur le vote blanc et le vote à seize ans ont été également rejetées, ainsi que notre proposition sur la révocabilité des élus. Notre amendement pour lutter contre la concentration dans les médias a été refusé. Quant à faire sauter le verrou de Bercy, évidemment, vous n'y pensez pas !
Pour notre part, et je veux le dire très solennellement, nous ne pensons qu'à une chose : redonner du pouvoir au peuple, lutter contre le poison de l'argent, faire vivre l'esprit public et la vertu républicaine. C'est le sens de la centaine d'amendements que nous avons défendus et que vous avez rejetés.
En ce moment où la démocratie est malade, ce n'est pas une pichenette de mesures tièdes et désarticulées dont nous avons besoin, mais un processus constituant qui définisse une nouvelle République. Ce n'est pas en urgence, l'été, et dans l'entre-soi que nous trouverons les réponses au mal-être démocratique français, mais dans un processus public, large, profond, populaire qui nous emmène vers une nouvelle ère de la République française. Nous sommes bien le 3 août, mes chers collègues, mais n'ayez pas de doute : un nouveau 4 août viendra et, je l'espère, le plus vite possible.