Je veux alerter sur la situation particulière de 1,7 million de personnes en France, les aveugles ou les malvoyants. Nous parlons ici d'apprentissage mais, à l'heure du tout numérique et d'internet, nous ne pouvons, je crois, faire l'impasse sur ce que nous pouvons proposer à ces personnes. Vous imaginez bien, en effet, les problèmes que le tout numérique peut leur poser.
Je mentionnerai un chiffre, qui vous marquera peut-être autant qu'il m'a marquée : en France, un aveugle naît toutes les quinze heures. On ne peut ignorer ces personnes. Or, à l'heure du numérique, l'information ne leur est pas toujours accessible, pour des raisons évidentes. Comment accepter, de nos jours, que certains Français n'aient pas accès à l'intégralité des informations données sur une page internet ? C'est là une vraie question, à laquelle il est plus que temps de répondre.
Les logiciels destinés aux personnes malvoyantes ou aveugles nécessitent, pour que toute l'information qui y figure soit donnée aux intéressés, des sites internet disposés de façon particulière. On ne peut accepter, en 2018, que les nouveaux services de communication au public en ligne ne soient pas conçus pour être « nativement » accessibles aux personnes aveugles ou malvoyantes.
Quitte à créer de nouveaux services de communication au public en ligne, autant les rendre, dès le début, accessibles à tous les Français, y compris à ceux dont je parle. C'est là une mesure de bon sens ; et, ne l'oublions pas, la valeur d'une civilisation se mesure à l'attention qu'elle porte aux plus faibles de ses membres, aux plus faibles d'entre nous.