Mon amendement va dans le même sens : permettre aux entreprises de fonder librement des centres de formation d'apprentis de façon indépendante des régions pose problème à différents niveaux.
Là où les régions affirment une neutralité et un panel large de disciplines pour une formation de qualité, les entreprises privées s'attachent beaucoup à la rentabilité de leurs activités. Nous savons tous que cela n'est pas sans conséquences : ces entreprises forment les apprentis selon les exigences de l'entreprise, les assignent à résidence en les forgeant à leur image. Les apprentis dépendent alors des entreprises.
C'est donc un frein important au changement d'emploi : un salarié formé par une entreprise X aura plus de mal à se faire embaucher par une entreprise Y parce qu'il aura un diplôme issu de la première entreprise.
Nous voyons dans ce dispositif un recul intolérable de la puissance publique, garante d'équité, de neutralité et d'efficacité. De plus, les grandes entreprises étant favorisées, elles pourront détourner les fonds d'apprentissage et créer des centres de formation d'apprentis pour leurs besoins propres, au détriment des moyennes et des petites entreprises.