Mme la ministre vient de nous exposer assez clairement la vision politique que porte ce projet. Nous défendons pour notre part une vision radicalement contraire à celle qui vient d'être décrite.
Tout d'abord, sur le diagnostic, vous nous dites que s'il n'y a pas assez d'apprentis, c'est parce que l'apprentissage est administré ; pour que cela marche mieux, il faudrait donc écarter les élus locaux ou, du moins, leur enlever un certain nombre de leurs prérogatives et, par conséquent, les enlever à la puissance publique puisque c'est à ce titre que les élus exercent leurs responsabilités. Nous risquons donc de laisser aux régions un rôle non seulement de pompier, comme je l'ai dit tout à l'heure, mais aussi de tiroir-caisse : je ne sais pas s'il est réellement sérieux de cantonner les régions à ce rôle.
Ensuite, votre vision est celle d'un État libéral, qui se contente de distribuer les parts de marché. Voilà à quoi sert cette recentralisation. Cela nous pose problème. Pour préciser la critique que j'ai formulée tout à l'heure, nous contestons le choix de confier la responsabilité de l'apprentissage au marché – puisque c'est à cela que vous aboutissez au bout du compte.