Merci, monsieur le président, de me permettre de m'exprimer quelques instants parmi mes collègues.
Vous opérez une rupture historique. Nous sommes quelques-uns ici à militer pour les régions, pour la décentralisation régionale. Celle-ci a connu parfois des ralentissements mais jamais de recul depuis les grandes lois de décentralisation. Là, pour le coup, c'est une rupture : nous le constatons, nous le regrettons, mais visiblement cet argument ne marche pas à votre égard. Vous recentralisez, très nettement, parce que les branches sont bien plus organisées au niveau national qu'elles ne le sont au niveau régional. De fait, les décisions se prendront à Paris : il faut le savoir, il faut en prendre acte mais il ne faut pas se le dissimiler, madame la ministre.
Par ailleurs, les branches sont très inégalement organisées. En Bretagne, par exemple, nous avons une très forte dominante agricole et agroalimentaire, mais l'organisation de branche de l'UIMM – l'Union des industries et métiers de la métallurgie – n'est pas représentée ; c'est ainsi. Je n'ai pas de souci pour l'UIMM : elles arrivera à s'organiser. Pour l'agroalimentaire, en revanche, je suis inquiet, d'autant que, structurellement, il est organisé entre les coopératives et le privé. La région avait le mérite de rassembler tout cela ; ce ne sera plus le cas.
Enfin, on nous dit que les branches veulent cette compétence. J'ai donc interrogé le président régional de Bretagne des métiers du bâtiment, qui, officiellement, à vous entendre, demande cette compétence : or le monde du bâtiment, chez moi tout au moins, n'en veut pas. Il considère que l'arbitrage doit être fait au niveau régional.