Je tiens à répondre à M. Aviragnet, qui m'interpelle pour la deuxième fois. Je croyais avoir déjà répondu hier sur ce point, mais je peux y revenir. Tout d'abord, si les maisons familiales rurales – MFA – et le bureau exécutif de l'APCMA – l'Assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat – soutiennent la réforme, c'est parce qu'ils ont compris qu'elle les aidera à développer la formation, pour toutes les raisons que j'ai déjà évoquées – la péréquation, mais aussi la modulation du coût au contrat, qui est souvent très faible dans les centres de formation d'apprentis en zone rurale, qu'ils relèvent d'une chambre des métiers ou d'une MFA.
Cela étant, deux problèmes subsistent. Celui des métiers rares, d'abord, auxquels se forment des effectifs par nature restreints. C'est notamment le cas pour les métiers d'art : les tailleurs de pierre et les vitraillistes, souvent cités, constituent à cet égard un exemple extrême mais beaucoup d'autres professions sont concernées. Mais quand les professionnels du secteur définiront le financement au contrat, profession par profession, il leur sera assez facile de tenir compte de la spécificité des métiers rares : ils ne prendront pas pour hypothèse des groupes de douze ou quinze apprentis. Le coût à l'apprenti, le coût au contrat, sera certainement plus élevé dans les métiers d'art que pour les spécialités dont les effectifs sont plus nombreux Les professionnels se fonderont sur le coût moyen en tenant compte des flux qu'ils connaissent fort bien.
Vous avez évoqué un deuxième problème : celui des jeunes qui se destinent à un métier pas forcément rare, mais qui habitent dans des zones rurales éloignées.